Les nouveaux marchés : L’expansion du réseau
En un peu plus de quatre ans, l’équipe avait développé le réseau passager de la Compagnie et procédé à l’ouverture de nouvelles destinations, en particulier, Johannesburg, Malabo, Pointe Noire, Bissau, Lisbonne, Banjul, puis repris les vols momentanément suspendus pendant la guerre du Golfe entre Ndjamena et Djeddah, (vols ultérieurement prolongé sur Dubaï).
En France, Air Afrique innova avec beaucoup de succès la desserte en directe de certaines escales de province telles Marseille, Bordeaux, Lyon, Nice.
Enfin, la Compagnie opta pour l’ouverture d’une ligne régulière Londres Abidjan Accra, après le retrait de la Compagnie British Airways. La grande nouveauté introduite dans le programme par l’équipe, a été le renforcement et l’amélioration des fréquences Afrique États-Unis et celle des liaisons Inter Africaines.
Concernant l’activité cargo, en plus des relations traditionnelles entre l’Afrique et la France, le PDG de la Compagnie valida la création d’une base cargo à Marseille, puis la réalisation de vols cargos directs Dakar-Athènes puis Abidjan-Dakar-New York et retour, un vol régulier en coopération avec DHL entre Bruxelles et Abidjan, puis une desserte régulière entre Rome, Dakar et Abidjan, avant le vol hebdomadaire Dubaï-Ndjamena en complément du vol Djeddah-Ndjamena existant.
La Compagnie se dota, par le biais d’affrètement, d’un Antonov 12 basé à Cotonou qui devenait ainsi un « HUB » pour le trafic pétrolier du Congo sur la relation Cotonou Pointe Noire, puis ultérieurement pour le transport des excédents de bagages sur le réseau intra-africain, donnant ainsi naissance et formalisant le concept du « Cargobag » : bagages transportés par avion cargo.
Le moins qu’on puisse dire est que cette expansion de réseau d’une Compagnie en pleine réussite, qui plus est, avec un important portefeuille de droits de trafic, inquiétait fortement les partenaires du moment : UTA d’abord, puis Air France dont la politique avouée, était de tout concentrer sur Paris et tout faire partir de Paris.
Ceci explique pourquoi la Compagnie UTA, du temps où elle était concurrente d’Air France, avait ouvert des escales en province française et pourquoi dès la fusion avec UTA, Air France a fait fermer toutes ces escales pour pouvoir mieux alimenter son HUB de Paris Roissy Charles-de-Gaulle.
Air France évita le choc frontal, préférant attendre son heure pour freiner et résorber cette boulimie expansionniste d’Air Afrique.
La santé financière de la Compagnie avait conduit le PDG à revaloriser le montant des jetons de présence des administrateurs. Durant toute cette période, les Conseils d’Administration qui se tenaient étaient le lieu où certains administrateurs rivalisaient d’éloquence pour féliciter le P.D.G de ses résultats et l’encourager dans ses actions. Certains parmi eux, toujours les mêmes, profitaient de ces Conseils pour recommander l’embauche de « cousins » ou la promotion de « parents » en poste à Air Afrique, non sans oublier de solliciter en plus, qui des billets gratuits, qui du fret gratuit.
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