Pour en terminer avec les RÉGIES
Pour finir le chapitre des Régies, c’est le lieu de dire qu’en Côte d’Ivoire et au Sénégal, les décisions des États ont été fortement influencées par les exposés et brillantes démonstrations de cadres de la Compagnie ou du secteur aéronautique, qui avaient pour certains, des ambitions personnelles non avouées. Comme dit la chanson, ils se voyaient « déjà en haut de l’affiche » et n’ont eu de cesse que de faire créer par leurs États, ces « Régies » dont ils pensaient être les futurs cadres dirigeants.
Ce dont nous sommes persuadés, c’est que ces États, surtout le premier cité, bien informés, honnêtement informés et sans arrière-pensées carriéristes parfois empreintes de xénophobie, auraient opté pour des solutions communautaires autres que celles mises en œuvre de manière isolée et individuelle.
Avec leurs demi-vérités et leurs savantes démonstrations axées sur la manne financière des Régies, ces cadres et leurs courtisans ont fait croire à leurs autorités respectives que la création des Régies résoudrait efficacement tous les problèmes, tant ceux des États que ceux des travailleurs. Dans ces deux États, les Régies ont été créées, mais les problèmes des travailleurs sont demeurés sans changement notable.
L’histoire de la création des Régies et l’évolution de la situation dans certains États rappellent celle du cheval et du chameau…
« Il y a de cela longtemps, très longtemps, dans un village aux confins du désert, tous les soirs aux heures des repas, un cheval venait renverser la calebasse des villageois, se repaissait de son contenu et se sauvait chaque fois que les villageois voulaient l’attraper. Convaincus qu’ils ne pourraient jamais attraper le cheval, les villageois se résignèrent à subir leur sort.
Un jour, le cheval vint à renverser la calebasse du chameau et en mangea le contenu. Le chameau furieux, demanda au chef du village de grimper sur son dos pour qu’ils aillent donner une correction au cheval pour son compte et celui des villageois.
Le chef du village s’étonna et sourit de la demande du chameau dont il connaissait la nonchalance et la lenteur. Le chameau insista et le chef du village accepta son offre et l’enfourcha. Ils se mirent en chasse. Le cheval est un sprinter alors que le chameau est un marathonien, ce qu’en ce temps-là les villageois et le cheval ignoraient.
Au bout d’une longue et interminable poursuite, le chameau finit par rattraper le cheval épuisé, presque à l’agonie, et le chef du village prit grand plaisir à lui infliger une sévère correction.
De retour au village, le chef narra son exploit et celui du chameau à ses administrés, puis décida en guise de reconnaissance que le chameau serait désormais, et en remplacement du cheval, le seul animal que l’on choisirait pour les longs périples, faisant ainsi regretter au chameau la promotion de ses capacités jusqu’alors méconnues. Le chameau scella son sort pour l’éternité… Le chef du village le spécialisa dans les longues traversées du désert… »
Chapitre IX.3 – Une grève inopportune ←
→ Chapitre IX.5 – Les contretemps salvateurs pour Air France
Leave a Reply