Les premiers longs courriers d’Air Afrique, juste après sa création, ont été des Super Starliner loués à Air France. Deux L 1649 seront immatriculés en Côte d’Ivoire, un troisième, loué un mois à Air Afrique, conservera son immatriculation française. Les informations (et les photos) sont rares, tout comme les témoins. J’ai vérifié mes sources auprès de l’excellent fascicule du « Trait d’Union » écrit par Louis Attenoux sur les Lockheed d’Air France.
Le Lockheed 1649 Super Starliner qui vola en 1956 a une histoire atypique. C’est le dernier développement de la lignée prestigieuse des Constellation, qui sortis durant le second conflit mondial furent mis en ligne dès l’armistice sur l’Atlantique Nord, avec des escales à Terre Neuve et en Irlande. Ils furent suivis par les Super Constellation dont le Super G, capable de relier Paris à New York.
Cet appareil était lors de sa sortie, le “nec plus ultra” des longs courriers à hélices. Conservant le fuselage du Super G (35,42 m de long), il hérite d’une aile entièrement nouvelle à grand allongement destinée à la turbo propulsion. L’envergure passe à 45,72 m (plus de 8 m par rapport au Super G). Son fuselage évoquait immanquablement les formes d’un poisson.
Ce quadrimoteur à ailes basses, reconnaissable à sa triple dérive, décollait à 70,8 t et pouvait transporter entre 58 et 75 passagers selon l’aménagement. S’il améliorait encore l’élégante silhouette de ses ainés, il souffrait néanmoins de deux handicaps : ses moteurs, « turbo compound », le maximum possible des moteurs à pistons, étaient fragiles et pas encore au point.
Mais surtout, les premiers « jets » s’annonçaient, et ces superbes appareils allaient être rapidement mis au rebut. Les nostalgiques de cette belle machine peuvent consulter le site AviaTechno, ici.
TU-TBA
Ce 1649A 98-11 (n° de série 1031) a effectué son 1er vol en juillet 1957.
Livré à Air France en août suivant, il est immatriculé F-BHBO et baptisé « Champlain ». (Les 10 Super Star d’Air France porteront des noms d’explorateurs du Nouveau Monde.)
Il est loué en novembre 1961 à la toute jeune compagnie multinationale. Il compte alors 11 660 heures de vol. En avril 1962, il est immatriculé en Côte d’Ivoire devenant TU-TBA. À la fin de sa location, en mai 1963, il a effectué plus de 1 500 heures de vol pour le compte d’Air Afrique. De retour à Air France, il volera peu et sera retiré d’exploitation fin octobre 1963 et reformé en 1967. Il sera démantelé à Orly.
TU-TBB
L 1649A 98-11 (n° de série 1011) effectue son premier vol en juin 1957. Arrivé à Orly le 8 juillet, il porte l’immatriculation F-BHBK et le nom de « La Fayette ». Loué à Air Afrique en novembre 1961 (il compte environ 11 600 heures de vol), il est immatriculé TU-TBB le 1er avril 1962. Il retourne à Air France le 15 mai 1963, ayant volé près de 1 800 heures pour Air Afrique. Il est retiré d’exploitation à la fin de cette année 1963, stocké à Orly, réformé en 1967, puis démantelé.
F-BHBT
L 1649A 98-11 (n° de série 1045) est le dernier des 10 Super Starliner pris en compte par Air France en février 1958. Il est loué à Air Afrique en juin 1962. Il y effectue 80 heures de vol. (Était-ce pour le Hadj ?) À l’issue de cette courte location il ne servira qu’à l’entrainement des équipages, et sera retiré du service en janvier 1963 avant d’être réformé et démantelé. Cette superbe machine n’avait pas 11 000 heures de vol !
je découvre cette page avec beaucoup de plaisir et d’intérêt étant un inconditionnel des L1649 Starliner. la livrée des ‘star’ Air Afrique est superbe, quelqu’un connait-il la couleur des bandes de fuselage? (vert foncé?)
LE SUPER STARLINER ! je découvre ! arrivée à RK en 1968, et n’ayant pas connu cet avion, peut-on savoir quelle était son autonomie, sa vitesse ; histoire d’imaginer dans quelles conditions on reliait BZV à PAR ?
Se rappelle-t-on les PN ayant volé dessus, nous en avons peut être connu ? regrettable aussi qu’il n’y ait pas eu d’archives utilisables (largement) à RK, à défaut d’un musée.
Très belle machine, avec sa forme très aérodynamique de dauphin. Il en reste 4 au monde en état de vol, dont un en Afrique du Sud, dans des musées.
Comme l’a souligné Suzy, dommage qu’il n’y ait de musée ou d’archives RK.
Pour infos, DKR PAR c’est 10 h de vol (env. 4100 km)pour une autonomie entre 7950 Km et 9945 Km (entre 16h30 et 20h30 heures de vol.
Je ne sais pas si RK exploitait la ligne en Super-Starliner, mais il y avait surement des escales à BGF, FTL (NDJ) et peut être Alger (env. 6300 km donc autour de 13h00 de vol et env. 17h00 bloc-bloc pour le PEQ).
Merci à J. Jacques Julien…
Merci encore pour ce nouvel article intéressant
Superbe et Exceptionnel Avion arrivé trop tard face aux 707…. Bravo pour ces retrouvailles.
Bernard