Peu après sa création, Air Afrique a développé des coopérations avec des compagnies aériennes autres qu’UAT et Air France. C’est ainsi que des accords de pools furent signés avec Pan Am et Swissair.
PAN AM
Durant 4 ans et demi, Pan Am a assuré la desserte de New York vers Dakar, Monrovia, Abidjan, Cotonou, Douala (puis Libreville) dans le cadre d’un accord de pool.
Au départ, 10F et 25Y étaient alloués à la multinationale, chiffres qui passeront ensuite à 9F et 36Y.
Le vol inaugural se situe le 25 mai 1965, RK 021. Le premier vol avait eu lieu une semaine auparavant, le 18 mai.
Au départ d’Abidjan, le B-707, équipé en 56F et 39T, porte le nom de « Clipper L’antilope d’Afrique ». Un scotch Air Afrique est posé à l’avant et l’arrière du fuselage. Aux commandes, le Captain F.P.Harrington. Parmi le PNC, deux hôtesses Air Afrique : Judith Vaz et Marie N’doye. À Dakar, avant la traversée de l’Atlantique, relève équipage, Danielle Diop et Marie France Dubost embarquent.
La route DLA COO ABJ ROB DKR NYC et retour sera prolongée, au début des années 1970, jusqu’à Libreville.
Josée Grard se souvient de ces vols :
« Pour la Pan Am nous restions une semaine à New York et moi j’ai toujours été très bien reçue. On allait à “down town” et Harlem, la ville était très sûre, je me promenais seule la nuit sans problème. (…) Magite Moris qui était Sénégalaise quarteronne blonde allait à Harlem, elle me disait quelle dansait dans la rue avec une de nos amies. (…) À New York nous étions seules, les équipages habitaient souvent assez loin. J’évitais les restaurants trop “class”, car on nous regardait un peu de travers, mais on ne faisait pas attention et c’était comme en Afrique du Sud quand ils voyaient que tu étais étranger ils ne disaient rien » (1) (…)
« Sur l’Afrique nous allions jusqu’à Douala, on sortait en équipage et nous étions invitées au pot comme les autres, aucune différence sauf que nous avions une chambre seule alors que les hôtesses Pan Am étaient par deux. »
Le 1er janvier 1971, le premier vol régulier LBV DLA COO ABJ ROB DKR NYC est effectué par un DC-8 Air Afrique. Le tronçon DKR NYC est assuré par M.M. Hausheer, Blanchi pilotes, Lecam navigateur, Gourdan et Nouvel Omn. En cabine, M. Thiam chef de cabine est assisté de M.M. Diop Tobe et Ndiaye et de Melles Chantalou et De Souza. De ce fait, le pool sur l’Atlantique disparaît. Seule subsiste l’association entre DLA et DKR, vol assuré le mercredi en B 707 Pan Am (RK 121). Le tronçon DKR NYC s’effectue sous numéro de vol Pan Am.
(1) Souvenons-nous, nous étions en pleine lutte pour les droits civiques aux États-Unis.
SWISSAIR
Des accords lieront également Air Afrique et Swissair.
Les vols Zurich, Genève, Abidjan, Monrovia (SR/RK 254/255) sont d’abord assurés en Convair CV 990 « Coronado ». Une hôtesse Air Afrique est à bord.
En septembre 1969, le DC8-62 équipé en 16F et 144Y prend la relève.
À la fin des années 70, c’est au tour des DC-10 d’assurer la ligne qui change de n° de vol (SR/RK 258 pour l’aller le mercredi et 259 pour le retour le lendemain). Dans les années 80, la desserte de Monrovia se fait via Dakar, alors que la ligne d’Abidjan se continue sur Accra.
SABENA ? ALITALIA ?
Il semble que des vols en pools aient été effectués avec Sabena et Alitalia. Josée, toujours elle, nous dit : « Mais la meilleure compagnie c’était Alitalia. Sur Dakar c’était la fête, les équipages nous intégraient très vite et les escales étaient très gaies, bien sûr je parle pour moi ».
Alors Mesdames et messieurs les PNC, si vous avez volé avec ces compagnies, nous attendons vos souvenirs ! N’hésitez pas à nous envoyer vos photos.
Une petite histoire concernant là Pan Am.
1972 après trois années de vols sur Air Afrique j’ai eu envie d’aller ailleurs, Pan Am désirant enrichir le personnel navigant d’hôtesses ressortissantes des pays de la côte ouest africaine de son réseau lance un recrutement ; les test réussis je suis invitée à un stage de formation à Miami ; le visa obtenu tardivement je n’ai donc pas pu m’y rendre.
À ma très grande surprise je reçois alors un courrier me disant qu’un autre stage démarre en janvier 1973 et que j’y suis attendue !
Cette fois ci, malgré le visa en main, je ne m’y suis pas rendue, découragée par mes amies qui craignaient pour ma sécurité.
En fait je crois que le destin avait écrit une autre page de vie pour moi : ma rencontre avec mon futur époux Jean Pierre Simedou.
Ces courriers toujours en ma possession seront partagés dès que je peux les publier sur le site promis !
Les vols en pool ! oui ; expérience très enrichissante pour nous et pour les PNC Panam /Swissair aussi je pense. Pour le même métier, idem formation “technique” mais le relationnel vis a vis du passager un peu teinté par nos differentes cultures ? Je le pense., La collaboration abord avec ces équipages était excellente ; je n’en dirais pas tant pour celle avec les PNC d’Alitalia bien plus tard, y compris les PNT dont les pratiques loin de leur réseau étaient pour le moins cavalieres. bref, pour les vols en pool sur avions non RK, notre PNC avait un rôle purement commercial ; pour des raisons de qualification machine,nous n’avions pas de responsabilité directe concernant l’utilisation du matériel de sécurité-sauvetage, nous devions veiller tout de même à l’application des consignes de sécurité par les passager ayant un problème de langue car un grand nombre des PNC américains et suisses (allemands) ne parlaient pas français et cela se passait très bien comme l’a souligné Josée Grard.
Pour l’anecdote, un jour je suis appelée a la rescousse par une hôtesse SR ; arrivée au niveau du passager concerné, il y avait déjà une haie de 3 autres hôtesses ; le problème on me demande de lui expliquer en français que quand on veut 4 boissons on doit le faire si possible en une seule fois, ou même en deux mais pas en 4 fois, chaque fois que l’on en reçoit une !!! et tellement désolées qu’elles étaient de devoir demander cela a un passager ! Leur patience et leur disponibilité forcaient le respect.
Une pensée pour notre cher collègue disparu DIOP TOBE avec qui je me rappelle avoir effectué une côtière avec Panam ; je ne me souviens plus hélas pas en quelle année.