L’idée d’évoquer l’Aéro-club d’Air Afrique m’est venue lorsque Jacques Guillem m’a envoyé une série de photos d’avions légers aux couleurs d’Air Afrique. N’ayant aucune information, j’ai demandé de l’aide à Ibrahima Barry pour l’histoire de cet aéro-club et à Alain Truffaut pour la carrière de Martin Tépé.
Il y eut peut-être d’autres appareils à l’Aéro-club Air Afrique… Toutes les collaborations sont les bienvenues comme à l’accoutumée. Si vous avez volé dans cet aéro-club, contez-nous vos souvenirs, anecdotes, etc…
HISTORIQUE
L’aéro-club Air Afrique a été créé le 5 juillet 1978. Basé à Abidjan, il porte de nom « Martin Tépé » en souvenir d’un des tout premiers commandant de bord africain, décédé quelques temps auparavant dans un accident de voiture. Il était ouvert aux « Air Africains » et aux particuliers. D’anciens élèves pilotes de l’Aéro-club sont plus tard devenus pilotes de ligne à Air Afrique et sur d’autres compagnies aériennes.
La flotte était surtout composée de Cessna (150, 152, 170 et 177). Un bimoteur Cessna 310 avait été prêté par un des élèves, M. Koko, neveu du Président Bédié.
Les instructeurs étaient locaux, pas forcément membres d’Air Afrique. Les pilotes de certaines compagnies aériennes (AF et UTA en particulier) louaient les avions lors de leur passage à Abidjan pour de la promenade aérienne.
Lors de la transformation des OMN (Officiers Mécaniciens Navigants) d’Air Afrique en OPL (Officiers Pilotes de Ligne), le matériel (avions et maintenance légère) et les locaux de l’Aéro-club, ont été utilisés à cent pour cent, jusqu’à la Licence de Pilote Privé (française et ivoirienne). Les instructeurs étaient français, (homologués DGAC française). Deux Beech 33 (Bonanza) sont venus de France pour renforcer la flotte et surtout pour la qualification train rentrant et hélice à pas variable. Après la transformation des OMN RK en OPL, l’aéro-club n’a pas survécu, il dépérit lentement presqu’en même temps que la maison mère.
Ibrahima Barry et Jacques Julien – Photos Jacques Guillem
Martin TEPE
Martin Tépé, né en 1934 à Yéviépé au Togo, passe sa licence de pilote professionnel en 1962. 3 ans plus tard, il est qualifié sur bi-moteur (Beech 18). Il obtient sa qualification DC-3 en janvier 1967 et DC-4 en septembre de cette même année. On le retrouve donc sur DC-4 à Air Afrique puis logiquement sur YS11. A l’arrêt de l’exploitation de cet appareil, il se retrouve copilote sur DC-8 basé à Paris. Il passe Commandant de bord sur Caravelle fin 1974. 1976 voit la « dé-banalisation » des équipages longs courriers et Martin Tépé devient Commandant de bord sur DC-8.
Les avions de l’aéro-club
TU-TGN : Reims-Cessna 172M n° de série 1115. Semble avoir été acheté neuf.
TU-TME : Piper PA 28 235 « Pathfinder » n° de série 28-7410006 Ex N56507, passé ensuite au Sénégal (6V-ADH) puis au Mali (TZ-ACJ). Il est devenu TU-TBC, reprenant l’immatriculation d’un DC-6 d’Air Afrique. Il a été photographié le 21 mai 2011 à Neuchâtel (Suisse).
TU-TMI : Reims-Cessna 172K “Hawk XP” n° de série 0623 Ex F-ODIE
TU-TNI : Cessna 150G n° de série 15067020 Ex N62205 (photo)
TU-TOC : Reims-Cessna F177RG « Cardinal » n° de série 00149.0019 Ex N8249G puis F-BSHR (il est pris en photo à Auxerre en octobre 1977). Il semble avoir appartenu à M. Collard jusqu’en 1981. Il est ensuite parti pour la République populaire du Congo (TN-AEH). Il volait à l’aéro-club de Brazzaville avant de rejoindre Abidjan. Il semble avoir reçu une autre immatriculation ivoirienne avant celle-ci.
TU-TOP : Piper 24-180 « Comanche » n° de série 24-453 D’abord immatriculé VR-NCV (?), au Nigéria (5N-ACC) et aux USA (N62280).
TU-TOR : Cessna 310R-11 n° de série 310R037 d’abord immatriculé aux USA (N87243), en France (F-BXLU) et au Gabon (TU-LEE) il appartient à M. Koko, qui le prête à l’aéro-club d’Air Afrique, dont il porte les couleurs.
Bonjour
Je suis tombé par hasard sur ce site.
J’étais à Abidjan de 85 à 89 et ai passé ma licence sur Cessna 150 le KJ qui s’est crashé avec Charles Gohourou aux commandes, panne moteur.
Où puis-je trouver une preuve de ma licence ?
Merci pour la réponse
Comme l’a dit DD, il faut contacter l’ANAC. Normalement, vous devez posseder la copie de votre Brevet (qui est la base de la licence), ou bien votre carnet de vol avec le tampon du jour de votre test ou en dernier ressort votre visite medicale pilote qui doit avoir le numero de votre licence ou de votre brevet.
J’ai bien connu à la fin des années 70 le fils de Martin TEPE avec qui j’ai passé quelques années au Collège Notre Dame d’Afrique de Biétry.
Pour la petite histoire, l’aéro-club à parfois transporté des pièces détachées pour dépanner un avion de ligne de la compagnie mère bloqué en escale.
J’ai moi-même fait une fois ce genre de vol pour dépanner un B737 en AOG (cloué au sol) à Lomé.
Il fallait donc transporter un Démarreur d’Abidjan à Lomé en vol de nuit.
En rentrant dans l’espace aérien Ghanéen, le contrôleur (qui a du recevoir mon plan de vol avec un numéro de vol Air Afrique du type RK3003) me demande de confirmer le type d’avion, le niveau de vol, la vitesse de croisière et le nombre de passagers.
Je lui dis, Cessna 310 (Charly Three Ten), Niveau de vol 100 (10 000 pieds) et vitesse 175 nœuds, 325 km/h, et 2 passagers à bord (pilote + un). Silence radio…Puis il me rappelle :
– RK3003, avez-vous des problèmes, confirmez vos données.
Je confirme et lui dis que tout va bien. Après discussion, je compris que le contrôleur croyait que c’était un Airbus A310 (Niveau de vol + de 29 000 pieds et environ 900 km/h).
À Lomé, après atterrissage, on nous apporte un escabeau pour gros porteur. Surprise pour l’escale de voir un mini avion Air Afrique….
Bonjour
Je m’appelle laurent VILLAUME j’ai vécu a Abidjan de 1977 à 1986. j’ai passé ma licence piloté privé français à aéro-club Martin tépé. Pour la petite histoire, j’ai fais parti des premiers adherents au club. a cet époque il y avait un vieux DC 3 d’air Afrique qui servait un peu de club house
Le Piper 24-180 « Comanche », TU-TOP, avait été prêté à l’Aéroclub par un de ses membres, M. Ousmane Macinanké.
Il servait aux voyages et à la qualification de classe B (permettant de piloter un avion à traction centrale mono ou multimoteur ayant un train d’atterrissage escamotable ou une hélice à pas variable)
J’ai bien connu Martin TEPE et une de ses filles Edith alors que Martin était en formation à l’ENAC d’ORLY en 1962. J’apprends avec désolation son décès prématuré.